15 - 21 de agosto de 2019 : Open de Ansoain (Pampelune, Espagne)

Ayant emménagé pour le travail à Pampelune en Espagne, Hélène n'a pas tardé à contacter les divers clubs d'échecs du coin pour préparer la saison prochaine. Suite à ses échanges avec le président du club d'Ansoain (ville limitrophe à Pampelune), elle a décidé de participer à leur 5e Open du 15 au 21 août au Casino de Pampelune. L'occasion de faire de nouvelles connaissances, de s'informer sur le club, de visiter la vieille ville et aussi... de rejouer aux échecs après une longue pause depuis mars.

Les rondes commencent à 17h30 (+ samedi et lundi, rondes le matin à 10h) et la cadence est de 1h30 + 30s/coup.

Ronde 9 : Vengance
Ronde 8 : Le fameux zeitnot
Rondes 6 et 7 : Le pat
Ronde 5 : L'Ukrainien
Rondes 3 et 4 : Rencontre avec les  joueurs  de mon club
Ronde 2 : Les  Noirs  jouent et perdent avec classe
Ronde 1 : Le "silence" espagnol

Mercredi - Ronde 9 : Vengeance

J'atteins enfin les 30 exercices résolus en sprint de problèmes ! 

Je joue avec les blancs contre Joseba Villanueva Otano, 1702. Je suis bien motivée pour sauver les résultats de mon tournoi. Mon adversaire est vite déboussolé par mon ouverture et j'ai déjà l'avantage au 10e coup en gagnant des temps sur sa dame. Au 15e coup, il va perdre une pièce à cause de sa dame qui est mal placée. Au 20e coup, je gagne la dame et il abandonne au 25e. 1-0

Mes résultats ont été plus que moyens alors que pourtant j'ai fait de belles parties. Je termine avec 4,5/9 points, 40e sur 78. Cela s'est joué constamment lors des derniers coups. Mon elo va de nouveau baisser mais j'en garde un très bon souvenir car je me suis intégrée dans mon nouveau club ayant tous à peu près le même âge. La saison à venir en équipe s'avère difficile mais passionnante !

Mardi - Ronde 8 : Le fameux zeitnot

Je joue contre Ainhoa Ortin Blanco, 1859, avec qui j'ai sympathisé les jours d'avant. L'enseignant à un élève, je joue une nouvelle ouverture avec les noirs pour la première fois pour éviter les préparations et obtiens très vite une super position avec un Fb7 en fianchetto monstrueux. Son petit roque est peu défendu donc je lui mets la pression durant toute la partie. Toutefois, elle se défend bien et rapidement tandis que je perds beaucoup de temps à la pendule à chaque coup. Alors que j'arrive en zeitnot, elle contre-attaque et je ne vois pas qu'elle menace une de mes pièces. Je perds le cavalier et abandonne quelques coups plus tard. 1-0

Dîner avec le club.

Lundi - Rondes 6 et 7 : Le pat

Journée à double ronde. Le matin, je joue contre Rúben Pomares Muñoz, 1689. Je prends l'avantage avec les noirs dans l'ouverture alors qu'il joue très passif. Je ramène petit à petit mes pièces vers son petit roque alors que les siennes sont majoritairement à l'aile-dame. Je gagne une pièce grâce à une enfilade. Pour tenter de la récupérer, Rúben pousse les pions devant son roi mais cela ne fait qu'empirer sa situation. Je sacrifie ma pièce de plus contre ses pions et il abandonne alors qu'il va soit se faire mater soit perdre sa dame. Une partie en soi facile mais à l'analyse, je m'aperçois qu'en milieu de partie il aurait pu donner deux pièces contre une tour et deux pions. Il l'avait vu mais pourquoi il ne l'a pas joué, cela reste un mystère. 0-1

L'après-midi, je joue contre Inigo Lopez García, enfant de 12 ans, 1343. La partie s'avère totalement inintéressante. Il joue tempo et tombe dans de nombreux pièges tactiques. Je dois toutefois me méfier car il crée aussi des menaces tactiques qu'il voit très vite. Je gagne rapidement un cavalier et des pions. Après de nombreux échanges, on arrive en finale et je me demande quand est-ce qu'il abandonnera. J'ai un cavalier, une tour et trois pions liés se dirigeant vers la promotion contre lui seulement une tour. Je me laisse embarquer dans sa rapidité, je joue tempo et ne suis pas du tout concentrée alors que des amis regardent ma partie en faisant des grimaces ne comprenant pas pourquoi il continue. Je suis alors à un coup du mat avec mon cavalier et ma tour car Inigo a enfermé son roi dans le coin. Il sacrifie alors sa tour tempo contre un de mes pions en faisant échec. Je ne réfléchis même pas une seconde et la mange pensant qu'il la sacrifie juste pour retarder le mat. C'est alors qu'il me regarde avec un grand sourire. Pat ! Une leçon difficile à digérer mais qui restera graver dans ma mémoire : rester concentrée jusqu'au bout et ne jamais estimer une partie gagnée 1/2 - 1/2

Dîner avec le club pour en rire et se changer les idées.

Dimanche - Ronde 5 : L'Ukrainien

Je joue contre Yaroslav Khoroshykh, un enfant de 11 ans, 1403 et ukrainien. Je me rends toutefois vite compte que la partie ne sera pas facile alors qu'il joue tempo l'ouverture, s'étant probablement préparé. La position est égale jusqu'à ce que je décide de sacrifier une pièce pensant la récupérer par la suite et ainsi gagner un pion. Toutefois, il se trouve que je ne peux la récupérer au risque de me faire mater ou de perdre la qualité. La partie continue tout de même et je crée des menaces tactiques mais Yaroslav les voit en une seconde et en crée des encore plus fortes auxquelles je n'aurai pas pensé de moi-même. Je finis par abandonner et reste bouche bée devant le niveau de jeu de l'enfant. C'est alors que l'on m'apprend qu'il est apparemment 2000 en Ukraine. 0-1

Samedi - Rondes 3 et 4 : Rencontre avec les joueurs de mon club

Journée à double ronde. Je rencontre Victor Navarro Martinez, enfant de 10 ans et 1611. Il joue bien mais je rentre dans les complications avec beaucoup de calcul tactique. En milieu de partie, avec les blancs, j'emmène un pion jusqu'en b7 tandis qu'il emmène un des siens jusqu'en f2. La différence est que mon pion b7 est soutenu par mon fou de fianchetto alors que son pion f2 est mangeable. Ses pièces se retrouvent en partie immobilisées à protéger la dernière rangée de la promotion. J'en profite pour ramener mes cavaliers et gagner la qualité grâce à une fourchette. Victor essaie d'obtenir du contre-jeu en attaquant mon petit roque et menaçant fourchette et sacrifice. J'arrive toutefois à profiter de ses pièces mal protégées et faisant bien attention à ses menaces de mat, je finis la partie avec deux pièces de plus et mon pion toujours en b7. 1-0

Je profite de la pause de midi pour analyser avec mon adversaire et visiter la vielle ville.

Ronde 4, j'ai les noirs contre José Joaquín Hernández Torralba 2061. Il ne sait comment réagir contre mon ouverture et j'obtiens rapidement une très bonne position malgré mes pions doublés isolés sur la colonne b. Ceux-ci sont en réalité ma force car ils immobilisent les pions b et a de mon adversaire, mes tours mettent la pression sur le pion a2 et je tape aussi sur le pion d4 isolé. José tente désespérément une attaque sur mon petit roque mais je me défends bien et finis par gagner le pion a2. La partie est sur le point de se terminer. Je suis archi-gagnante : le pion b2 va tomber et je vais faire promotion avec mon pion noir en b3. La partie se termine effectivement mais parce que je me fais mater... La fatigue s'est fait sentir et je n'ai pas vu un coup pourtant évident. Mon adversaire s'excuse.

Dîner entre joueurs d'échecs, dont certains de mon futur club Ansoain. J'apprends que la saison par équipe dans cette région commence en septembre et non en janvier comme c'est le cas à Valence. Et cela s'annonce dur, il semblerait que je vais jouer en División de Honor, soit le plus haut niveau. Reste à voir si cela pourra se combiner avec mes horaires de travail...1-0

Vendredi - Ronde 2 : Les Noirs jouent et perdent avec classe

Une matinée échiquéenne à me préparer avec les noirs contre Jon Largos Lejarraga 2117. Je bats mon record de sprint en arrivant à 27 exercices et je travaille pour les cours d'échecs. Déjeuner et il est déjà temps de partir sous le soleil cuisant.

La partie se déroule merveilleusement bien. Mon adversaire sautille sur sa chaise et fait des grimaces alors que j'égalise dès l'ouverture et prend petit à petit l'avantage tandis que résonne dans ma tête les paroles de la chanson "Zombie" de The Cranberries jouée par une guitare dans une salle adjacente... Je crée de magnifiques pions triplés à mon adversaire et arrive le 26e coup où, toute fière, je joue le seul coup perdant de la position... Et vous, êtes-vous également spécialiste pour offrir une partie en un coup ? Les Noirs jouent et perdent. Solution : Td2 Dxd2! Ma tour d8 est surchargée car en plus de protéger la Td2, elle protège du mat du couloir. Abandon. 1-0

Jeudi - Ronde 1 : Le "silence" espagnol

La Plaza del Castillo

Une matinée tranquille à donner un cours d'échecs et cuisiner pour avoir des plats tout prêts pour le soir car, me connaissant, mes parties pourraient se terminer tard. Petite sieste après le déjeuner telle une espagnole et un entraînement de Sprint de problèmes sur chess.com. Objectif de la semaine : dépasser mon record de 25 problèmes résolus pour arriver à 30. Et vous, jusqu'où arriverez-vous ?

El Nuevo Casino

C'est parti ensuite pour une promenade le long de la rivière Arga pour aller de chez moi jusqu'aux ascenseurs montant à la vieille ville (Pampelune est une ville vallonée). Une fois en haut, il reste peu de chemin pour arriver à la Place du château, château qui n'existe malheureusement plus mais qui fut construit par le roi Louis Ier de Navarre, également roi de France sous le nom de Louis X. Le tournoi se déroule dans le Nouveau Casino situé sur la place. Je suis bien déçue en m'apercevant que cela n'a rien d'un casino et n'est qu'un simple lieu où sont organisées de nombreuses activités. Les locaux sont tout de même très jolis.

17h30, il est temps de jouer. Je suis 34e sur 78. Je rencontre une jeune fille 1251, Ayala Barcala Arcauz, et j'ai les blancs. L'organisateur fait son speech puis rien ne se passe et tout le monde parle entre eux. Mon adversaire et moi ne réagissons pas mais un homme spectateur nous dit de commencer et voyant que nous hésitons, il lance notre pendule. Je me dit qu'il est peut-être arbitre et nous commençons à jouer dans le brouhaha. C'est alors que parle le vrai arbitre pour lancer la ronde...

La partie fut courte, 17 coups. Ayala est perturbée par mon ouverture et joue trois coups de pion inutiles et affaiblissants. Je développe rapidement mes pièces et grâce à des découvertes, clouages et sacrifices, je gagne un pion, un deuxième pion, une qualité puis une pièce et tandis qu'une fanfare se met à retentir sur la place, elle abandonne.1-0