19 novembre 2017 : Liffré F s'incline face à Pacé.

Le combat s'annonçait titanesque. Nous étiimageons les David, ils étaient les Goliath. L'équipe de Pacé était forte, très forte. Et nous avions hâte d'en découdre. Pour ce combat sans merci, nous avions l'immense honneur d'avoir à nos côtés Anne Ruhlmann, cavalière émérite du lointain royaume de Déhun, à moins que ça ne soit plutôt la contrée de Hennekatr, bien plus au Nord, ma mémoire me fait défaut... Toujours est-il que de ses batailles intrépides, son expérience sans précédent, souvent invaincue, nos troupes se sentaient ragaillardies par sa présence. Et il fallait au moins ça. Le ciel commençait à s'assombrir, les éclairs déchiraient l'horizon, nos armes étaient prêtes, nous étions parés. Face à la déferlante qui s'annonçait, Erwan, Vivien, Anne et Maryline (pour qui c'était la première ronde en Interclubs) n'avaient plus qu'à faire comme le roseau de La Fontaine (non, Olivier, ce n'est pas toi, ça aurait pu, remarque ^^) : plier, mais ne surtout pas rompre.  

Maryline, en table 2 avec les noirs, avait de quoi faire face à son adversaire. Malgré ses assauts, Maryline donne un fou et perd une pièce. Par la suite, alors que son adversaire la met en échec avec la dame, un message persistant lui revient en mémoire : "On doit déplacer le roi quand on est en échec". Paralysée et hypnotisée par cet état de fait, de peur de faire un coup illégal, elle déplace alors son roi... laissant sa dame à la merci de l'adversaire, alors que la prise pour un échange de dames était possible puisque cela annulait l'échec d'emblée. Dame Maryline gagnera en expérience avec le temps. Foi de Liffré F. Un cri de guerre retentissant se fit entendre au loin. Même si le vent qui le portait ne faisait que passer, point de prise en passant sur notre moral. (Psaulme Liffréen XII-3 dans l'incipit des Chroniques Pacéennes) 0-1

Erwan, déterminé à venir au secours de sa belle, joue aussi avec les noirs, mais en table 4. Très agressif, il n'a de cesse harcelé son adversaire. De la prise d'un pion qui menace le cavalier opposé à l'aile dame, cavalier lui-même cloué par un fou, l'adversaire décide de chasser le fou, mais c'était trop tard... Prise du cavalier avec le fou, prise forcée par le pion blanc, et prise à nouveau par le pion noir central et avancé. Le potentiel roque était affaibli, ce qui représentait un avantage certain. Multipliant les attaques, Erwan aurait pu avoir une frayeur à cause d'un clouage d'un pion par la tour et être malmené au niveau du roi, qui avait roqué. Mais l'adversaire n'en a pas profité. Une fourchette de la dame sur le roi blanc et une tour a accéléré l'avantage des noirs. Fuite du roi. Cela n'y changera rien. Baiser de la mort. Un éclair illumina le champ de bataille l'espace d'une seconde. La pluie restait toujours battante. 1-1

Vivien joue en table 3 avec les blancs. Face à un adversaire redoutable, elle savait que l'équipe comptait sur elle. Satisfaite de son ouverture et de ses calculs, le duel est relativement équilibré, mais les tours de Vivien ne sont pas aussi bien activées que celles de son adversaire, qui prend le dessus avec une dame se rapprochant dangereusement du centre et la perte d'une tour pour les blancs. L'avancée d'un pion aurait permis une meilleure défense mais Vivien, de ses doigts de fée, a préféré jouer autrement car ce n'était pas un coup "naturel" à ce stade de la partie. 1-2

Tout reposait alors sur les épaules d'Anne, notre chef des armées, notre espoir, notre lumière céleste, pour parvenir à l'égalisation. Son adversaire avait toute la confiance des siens et peu jusqu'alors avaient osé l'affronter au Royaume de Desdeux. Anne avait alors entendu parler de ce monarque, classé 2000, qui savait manier son arme comme personne et Anne comptait l'affronter avec toute son ingéniosité et son élégance. Pour nous, les moinsdemildecentais, pouvoir assister à une telle joûte relevait de l'ambroisie, breuvage divin qu'aucun mortel n'a le droit de goûter. C'était aussi une première pour Anne, elle ne voulait pas décevoir ses troupes qui avaient donné leur maximum. Elle s'applique, tente une attaque sur le roi mais cela ne fonctionne pas. Elle dut reposer les armes et s'incliner avec respect et bienveillance. Lors de l'analyse, Anne apprit beaucoup et fut reconnaissante des enseignements dispensés. En l'an de grâce 2017, Liffré F est battue mais jamais vaincue. 1-3    

Liffré F a livré le combat de la saison. Il reste trois rondes où l'équipe ne devra surtout pas baisser sa garde car de nombreux vaillants guerriers veillent toujours au grain, impatients de livrer bataille. Tant que personne ne passe de vie à trépas, réjouissons-nous de ces rixes de l'esprit, agapes privilégiées de nos cervelets, toujours bel et bien alertes et sur le qui vive. Les seigneurs Normands l'ont d'ailleurs bien compris, qu'ils soient Pat ou Victorieux (aucune onomastique dont je ne suis pas peu fier sous forme de dédicace, soyez-en assurés...) sur l'échiquier, le jeu des rois n'en est que plus frénétique. D'ailleurs, ne dit-on pas Long live the Kings ? Sur ces mots, méditons et ayez tous une pensée, proche ou lointaine, pour l'exempt du jour au TC35, car après tout, il faut bien qu'il y en ait un qui narre les tribulations échiquéennes de tout un chacun. See you soon !