Nous venions des quatre coins de l'Ouest pour cette rencontre finale contre l'équipe qui est devenue 3e du classement : Rennes Paul Bert E ! Liffré D avait fort à faire mais les cinq joueurs de l'équipe étaient motivés pour en découdre. Ainsi plaisantions-nous en disant que c'était quelque part le super banco. Si nous battions Rennes Paul Bert, c'est comme si on avait tout gagné quelque part puisqu'ils ont été quasiment invaincus jusqu'à présent (une seule défaite contre Vezin et deux nulles). En tout cas, c'était l'état d'esprit du petit nouveau dans la D1 qu'était Erwan, et nous verrons que ça lui a porté chance quelque part... :-)
Emmanuel, en table 3 avec les blancs, démarre bien, mais il perd un pion, puis l'initiative, puis une pièce, puis la partie. Il n'a rien pu faire pour éviter l'échec et mat. 0-1
Erwan, en table 4 avec les noirs, tente une nouvelle ouverture qu'il n'avait jamais faite auparavant. Son adversaire est expérimenté. Il avait déjà joué contre lui à l'open rapide de Domloup et il y avait du niveau. Pourtant, Erwan prend l'avantage avec un échange égal au niveau du matériel mais affaiblissant la structure des blancs avec un pion dédoublé. La partie avance, et l'adversaire ne voit pas une fourchette du pion central se profiler, fourchette qui gagne un cavalier. Erwan devait néanmoins rester vigilant car une batterie Dame Tour et la deuxième tour sur une colonne ouverte pouvaient faire un mat du couloir terrifiant ! N'ayant pas poussé le calcul assez loin, il y avait une enfilade possible avec un échec à la découverte du cavalier. Erwan l'avait vu, mais pensait à la tour qui faisait mat en 1... mais sa dame protégeait la case d8, il n'y avait donc bien aucun danger... Il aurait donc pu gagner sa dame de façon plus légitime que ce qui arriva par la suite... Le fou de l'adversaire était déjà en prise par le cavalier noir. Erwan devait lier ses deux tours ou pousser son pion en h6 (classique !) pour limiter les risques d'un mat du couloir "bête" . Privilégiant le développement des pièces, la solution du fou fut choisie, pièce qui menaça directement la dame... Deux pièces étaient donc en prise... Erreur de l'adversaire qui choisit alors de sauver son fou, et non sa dame. God didn't save the Queen ! Abandon de l'adversaire et une perf' d'Erwan qui a battu un adversaire 1299 F. (Imaginez sa joie, en D1 en plus, la terre sainte des échecs pour lui). Espérons qu'il ne soit plus un des zombies de la Fide et qu'il revienne parmi les vivants ! 1-1
A partir de là, tous les espoirs sont permis !!! Vincent, Olivier et Cédric jouaient bien, et la victoire semble être vraiment à portée de main...
Olivier, table 2 avec les noirs, fait un début catastrophique mais revient à niveau en milieu de partie. Il perd un pion en finale et ne voit pas qu'une suite d'échanges se termine par une mise en échec de la part de l'adversaire. Tous ses objectifs échouent. Mais parole d'Olivier, le Phénix renaîtra de ses cendres ! 1-2
Tout reposait sur Vincent et Cédric !
La partie de Vincent était vraiment magnifique ! Franchement, ça donne envie d'être arbitre (je sais, il n'y a aucun rapport, si ce n'est le boost de confiance que cela peut donner !). En table 1 avec les blancs, Vincent considérait que l'équipe n'avait "plus rien à perdre". Les mots du capitaine d'équipe, Olivier, résonnaient dans son esprit comme le glas qu'il allait sonner à l'encontre de son adversaire. Rennes Paul Bert avait voulu optimiser ses chances de victoire, d'après la confidence d'un joueur, en mettant un joueur fort contre Vincent. La surprise fut de mise ! Partant sur une ouverture "européenne", Vincent développe bien, tant et si bien que son adversaire se retrouve avec un fou moins mobile. La poussée des pions occupe de plus en plus l'espace et permet une liberté de mouvement accrue pour les blancs, à tel point qu'une attaque offre à Vincent tous les pions de l'aile dame de l'adversaire... Très satisfait (et avec raison !), Vincent échange les pièces pour une finale supérieure. Il n'a plus qu'à pousser ses pions en promotion en provoquant des échecs et prises forcées de dames pour que son adversaire voie qu'il n'y avait plus aucune issue... Vincent a fait de l'or dans cette partie avec une perf' de gros calibre ! La classe à Dallas, Vegas et Caracas ! 2-2
Il reste la partie de Cédric qui jouait les blancs en table 5 !!! Cédric, qui dominait la situation pendant tout le début de partie en gagnant une tour qu'il avait enfermée ! C'était fait avec le style, même si l'adversaire n'avait qu'une seule possibilité pour la libérer, et il ne l'a pas saisie ! Malheureusement, le stress sans doute, le fait que son équipe compte sur lui comme jamais, lui a fait perdre ses moyens. Cédric voulait conserver son avantage de pièces et devint moins agressif. Son adversaire en profita alors en plaçant des pièces comme la Dame, une Tour (sur l'avant dernière ligne) et un Cavalier au centre de l'échiquier... Cédric défend bien, puis l'adversaire déplace son Fou de fianchetto pour mettre le roi en échec. Olivier avait l'avantage matériel et pouvait prendre ce fou avec son cavalier pour garder cet avantage. Et non, il n'a pas pris et déplace plutôt son roi, se mettant encore plus en danger ! Son adversaire en profite et le remet échec avec la Dame en occupant les deux diagonales... Cédric pouvait toujours jouer la carte des échanges en jouant une tour en h2, pour obliger l'adversaire à faire une prise forcée. Il ne l'a pas fait et son adversaire a pu reprendre un avantage matériel car Cédric donne une Tour sèche ! Nous avions tous froid dans nos coeurs ! La partie durait, les deux joueurs étaient exténués après 3 heures 30 de partie. Cédric s'inclina sur un dernier coup de l'adversaire. 2-3
Le super banco n'a pas eu lieu, une cigarette, des histoires drôles sur le chemin du retour et un apéritif chez un 1001 F qui n'est plus 1001 F depuis ce mois (vous pouvez envoyer vos dons de points Fide ! ^^) ne furent pas de trop pour noyer nos terribles chagrins. Blague à part, les parties furent riches, la cohésion de l'équipe solide. Vivement l'année prochaine qu'on remette ça !
Au plaisir de se retrouver, chère D1 !